Elle me manque
Il y a ce vide, ce manque, l'absence...de ton regard, ta douceur, ta présence et ton odeur...tes conseils aussi.
Lorsque j'étais petite, je trouvais que ta peau avait la douceur et le goût de la pêche...je me souviens encore de cette sensation de vertige intérieur quand je parvenais à te serrer, à me glisser contre toi...comme tous les enfants, tu étais la plus belle, la plus merveilleuse...
Il y a peu une copine a perdu son papa de façon brusque et inattendue...j'ai imaginé sa douleur, la violence du coup porté...cette absence à tout jamais...
Perdre ses parents fait partie des douleurs et des blessures "normales" de la vie. Un jour, nous sommes tous orphelins.
Peu importe au final comment et quand...même si lorsqu'on est jeunes, il y a tant de moments où leur absence est criante et insupportable...les jours de fête...ont toujours cette tâche bleutée...ce manque et ce vide de l'absence de celui ou celle qui nous a crée...avec qui on aimerait rire et pleurer...les années passent...et ils ne sont plus là...ni sur les photos, ni à table...ils ne verront pas les petits enfants naitre et grandir...les réussites, les notres, celles des enfants...les voyages qu'on s'était promis de faire...la vie continue sans eux...on se construit, on change, on avance...sans eux...
Enfin ils sont là. Dans nos pensées et notre coeur.
Je me souviens que maman disait parfois ces paroles. Elle avait les larmes aux yeux sur certains jours de l'année...me disait qu'il y avait toute une partie d'elle qui était morte avec ses parents. Je ressentais son mal être, mais je ne savais pas combien ce manque est douloureux. Elle et moi ne nous sommes pas beaucoup ressemblées. Elle le disait et çà me rassurait. Maman était une de ces fleurs fragiles, qui ne pouvait pas vivre et supporter les hivers et les douleurs insupportables. Elle était fragile et sensible...un jour elle a suivi le vent qui l'a emporté loin de nous. Pour les retrouver. Depuis je me suis jurée d'être forte. De tout supporter. Pour elle. Et pour elles, mes filles. Je vivrais, j'avancerais, je danserais, j'aimerais, j'essaierais tout...j'irais là où mon coeur me dira.
Vivre est une chose merveilleuse et si difficile. Parfois douloureuse.
Maman me manque. J'aimerais poser ma tête sur son épaule et me laisser aller, trouver de la force en elle.
Il y aura encore de très nombreuses années à vivre où elle ne sera pas.
Dans quelques jours, elle aurait eu 60 ans. Elle s'était promis de ne jamais avoir 50 ans. Elle a tenu sa promesse.
Les regrets s'amoncellent, se ravivent au fil du temps. 11 annnées se sont écoulées...par moment, c'est encore hier.
Et souvent je VIS. Je ne t'oublie pas, mais je mets de la distance, j'avance et je construis, j'aime et je me remplis de ce qui me rend heureuse. Ou simplement je vis jour après jour, avec les objectifs à court terme...les préoccupations du quotidien...
Pourtant il y a des moments où tu es là, en tout cas mes souvenirs te parachutent avec moi. Lorsque je vais à la boulangerie, que j'achète le pain...je me sers un morceau de pain dans la voiture...et je te revois en faire autant à la sortie du boulot. L'odeur me revient et l'ambiance aussi...
J'avais envie de penser à toi...enfin non...je pense à toi.